Au milieu des années 1990, la popularité de Linux fut exponentielle parmi les hackers. Les batailles juridiques entre BSD et AT&T et les retards de HURD ont fait de Linux le noyau libre le plus connu et le plus utilisé. Par la même occasion, le succès inattendu de Linux rendit Linus célèbre dans le mouvement des logiciels libres. Ce fut l'une des preuves de la réussite de ce mouvement. Pourtant, contrairement à Richard Stallman, il se moque de la liberté de Linux car ce qui l'intéresse c'est ce qui découle de cette liberté, à savoir la communauté de développeurs pour produire le meilleur logiciel possible, cela rendant les dialogues avec Richard Stallman très difficiles car ils ne voient pas les choses sous le même angle. Cependant, en 1998, le terme OpenSource popularisé par Eric Raymond convint parfaitement à Linus. La libération du code de Netscape pour donner Mozilla, le support de GNU/Linux par IBM et Oracle, et l'introduction en bourse des entreprises vendant du support pour GNU/Linux en pleine bulle Internet firent de Linus un millionnaire potentiel mais aussi un véritable gourou pour un nouveau système économique et un adversaire des entreprises comme Microsoft. Il fit ainsi la une des journaux économiques comme Forbes. Durant cette période — en 1997 — il déménagea de son pays natal vers la Californie dans la Silicon Valley pour prendre un emploi chez Transmeta. Peu avant le déménagement, il finit ses études à l'université d'Helsinki à l'aide de sa thèse qu'il a écrite rapidement concernant la portabilité de Linux. Ce changement d'employeur à savoir d'une université à une entreprise dont on ignorait à l'époque les projets faisait planer le doute sur le développement de Linux au sein de la communauté et sur le rapport de Linus avec l'argent. Il refusa les postes des entreprises développant Linux comme Red Hat pour ne pas favoriser le développement de certaines technologies dans le noyau ou une distribution par rapport à d'autres. En juin 2003, il rejoignit la Linux Fondation pour se consacrer à Linux à plein temps.